Free party de Couchey : récit à chaud de deux néo-teufeuses



« Si tu mélanges la manif du matin et la soirée, c’était vraiment une belle journée, avec un petit sentiment de victoire... »

Anna : T’avais déjà fait des teufs toi ?
Mylène : Non...
Anna : On est des néo teufeuses !
Mylène : L’annonce avait circulé dans la semaine, le lieu de rendez-vous devait être donné à 17h, finalement c’était à 18h. L’info a été balancée d’un premier point de rendez-vous pour qu’on se rassemble en convoi, et puis on est parti·es. Le gros du convoi est arrivé vers 18h40, moi je suis arrivée un peu plus tard comme plein d’autres gens. Tout de suite on était 150, tout de suite y’avait plein de monde, tout de suite y’avait les flics. Bon le convoi avait pas été très discret, ça klaxonnait, etc.
Anna : Et aussi, l’info avait été mise sur des réseaux, genre snap, donc oui les flics étaient là super tôt... Sûrement c’est des gens qui avaient pas capté que l’info devait circuler discrètement.
Mylène : Au début les flics bloquaient juste la porte et ils empêchaient vaguement des gens de rentrer, même si plein de monde y arrivait quand même. Ils ont aussi relevé toutes les plaques. Mais sinon pour les gens comme moi qui étaient rentré avant 19h, on les a pas vraiment vu. On s’est juste fait gazer la gueule à un moment en aidant quelqu’un à entrer.
Anna : Moi j’ai attendu 5h devant.
Mylène : Quoi ? 5h ?
Anna : Ouais je suis arrivée de jour, j’pense que y’avait déjà des gens qui avaient réussi à passer et du coup les flics étaient un peu vénèrs. Des gens zonaient autour du batiment pour essayer de rentrer. D’un coup on a vu arriver 70 personnes, on les a rejoint, et on est allés tous ensemble face aux flics. La gendarmerie tu voyais qu’elle avait pas l’habitude de gérer ce genre de situation. Il y a eu un premier passage en force, les flics ont gazé. Ça a énervé les gens. Les flics ont mis leurs casques, il y a eu quelques affrontements. Plein de gens arrivaient et restaient dans les alentours sur les trottoirs, ça ressemblaient un peu aux Tanneries 1 quand tout le monde squattait le boulevard de Chicago en fin de soirée. T’entends le son de l’intérieur et tu captes rien... Et tout d’un coup, vers 20h, les gens ont fait une première charge pour rentrer, il y en a qui ont réussi à atteindre le batiment, à escalader des murs, etc. Une cinquantaine de personnes ont réussi à entrer. Plein d’autres sont restées sur le trottoir, à faire des tours, à attendre pendant des heures dans leurs voitures... Apparemment c’est un peu l’univers de la teuf, les gens ont l’habitude de ça. Aussi il y avait des gens qui venaient de super loin, de Suisse, de Nancy,... Du coup ils étaient déter ! Tout au long de la soirée, des gens finissaient par passer les cordons. Et puis plus tard il y a eu une autre grosse charge de gens qui ont réussi à rentrer à nombreux, apparemment il y a eu du gaz et un tir de LBD. Et là moi j’étais toujours sur le trottoir, on était plus que 50 ou 70 éparpillés à plein d’endroit et c’était vraiment dur... On commençait à se dire que c’était mort. Et puis vers 23h30, d’autres flics sont arrivés et ont super gazé, super large, et ont repoussé les gens très loin... Nous on continuait à faire des tours, on croisait des gens et on échangeait des tactiques... Et puis les lumières ont fini par s’éteindre, et vers 1h du matin, j’ai fini par courir à un moment où un flic avait le dos tourné. Une fois que tu as passé la ligne, tu escalades et les flics te laisse faire, t’a gagné. C’était vraiment une ambiance de ouf...
Mylène : On voyait des gens arriver de tous les côtés du batiment ! L’ambiance était chaud bouillant. Les gens étaient joyeux et heureux et ça dansait beaucoup ! Tout le monde était assez attentif, et on te filait tout le temps de l’eau. Les gens de la Réduction Des Risques étaient trop chouettes et faisaient méga gaffe à toutes les personnes qui avaient l’air dans le mal.
Anna : C’était moins pire que dans une rame de métro à une heure de pointe ! La salle était immense, et ça permettait vraiment aux gens d’être loin les uns des autres. Et c’était bien aussi pour le son, pour pouvoir s’éloigner si c’est trop fort pour toi.
Mylène : La teuf a fini à 6h, et quand on est sortis il y avait encore quelques flics qui nous regardaient faire. Ils étaient vraiment dépités... Ils avaient juste envie que tout se finisse.
Anna : Si tu mélanges la manif du matin, avec la patate, 1er mai hybride, etc. et le soir, c’était vraiment une belle journée, avec un petit sentiment de victoire...

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