Fruit d’une lente construction pluriséculaire, la reconnaissance des libertés fondamentales s’inscrit dans une longue et pénible lutte historique des peuples face aux pouvoirs. Construction saccadée, avancée phénoménale, stagnation ou reculs : les libertés et les droits s’arrachent, ils ne s’octroient jamais. Dans quel temps historique sommes-nous lorsque, dans ce nouvel épisode du macronisme, des manifestants sont sommés de se taire, bâillonnés, empêchés de s’exprimer contre la colonisation, contre les crimes, contre les violations du droit international, contre l’impunité, contre un silence assourdissant complice et insupportable ? Darmanin a donné le ton, il a demandé aux préfets de se faire les soldats de sa décision liberticide et incompréhensible d’interdire les manifestations de soutien aux palestiniens et pour l’application des résolutions internationales.
Interdiction à Dijon
Vendredi 14 mai, un collectif de plus d’une vingtaine d’associations dijonnaises, avaient organisé un rassemblement en faveur des palestiniens ciblés par les violences, les expulsions, l’entrave violente aux libertés les plus élémentaires et par un déluge de feu qui sème la mort et a déjà fait des milliers de blessés et rase toutes les infrastructures essentielles, des écoles aux locaux de médias internationaux, notamment dans la bande de Gaza.
Le rassemblement a été interdit par la préfecture de Dijon pour des raisons absurdes de formalités et de risques de trouble à l’ordre public que les forces de l’ordre n’étaient pas en mesure d’assurer. Un peu ballot quand même. Non ? Soit, nous verrons la suite. Cependant, il est bon de rappeler que jamais questions de formalités ou de notions très élastiques comme ceux de « troubles à l’ordre public » n’avaient empêché à Dijon un rassemblement comme celui-ci.
Plus d’une cinquantaine de manifestants étaient tout de même présents ce vendredi à 17h place du Bareuzai face aux membres de force de l’ordre Pas de drapeaux autorisés, pas de pancartes, pas de slogans scandés, une foule qui avait décidé de se réunir, pour, surtout, comprendre pourquoi ce rassemblement avait dû être soudain annulé pour être reporté. Si la décision de Darmanin - dans le sillage d’un gouvernement qui a choisi la fuite en avant vers l’autoritarisme - d’interdire les manifestations en faveur des palestiniens et du respect du droit international a été suivie diversement par les préfectures de département, on attend de savoir, plus clairement, dans quel camp se range la préfecture de Côte-d’Or.
Alors même que la préfecture a justifié l’interdiction du rassemblement, entre autres, parce qu’elle n’aurait pas été en mesure de "sécuriser" le lieu de rassemblement les flics étaient présent en nombre. Au moins 5 fourgons, 4 voitures, et des motards de la police nationale étaient présents sur place.
Alors qu’un attroupement commence à se former, les flics scindent la place en deux.
Pas de drapeau, de chant, ni de banderoles. Seuls de discrets signes de soutien se laissent aperçevoir.
Un manifestant finit par arborer un drapeau palestinien. Les flics le verbalisent.
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