Dans un contexte international où les droits LGBTQIA+ et notamment des personnes trans sont menacés et où l’instrumentalisation sert des business cyniques et les agendas politiques de l’extrême droite, nous, queers & allié·es, devons poursuivre la lutte pour nos vies. Les vécus et l’histoire des combats LGBTQIA+ sont marqués par l’invisibilisation, la confiscation des paroles des concerné·es, les violences de l’État et les discriminations. En France aussi, en 2024, nous n’avons pas le choix : nous devons continuer de nous battre pour l’affirmation des identités multiples, pour l’égalité, pour la liberté, pour la fin des normes de genre oppressives.

La transphobie médicale et administrative, les fichages, les mutilations sur les personnes intersexes, les souffrances et le rejet que subissent les queers en milieu rural, sportif, scolaire et ailleurs sont intolérables et doivent être fermement combattues. L’ensemble des discriminations et violences systémiques subies de façon décuplée par les personnes trans et non-binaires, intersexes, les queers handicapé·es et neuro-atypiques, les travailleureuses du sexe, les personnes séropositives et les personnes aromantiques /asexuelles, doivent aussi être abolies.

Dans une approche intersectionnelle et de convergence, nous nous inscrivons dans les luttes féministes et antipatriarcales, antiracistes et décoloniales, contre le validisme et toutes les oppressions subies par les minorités. Nous dénonçons notamment le rejet ou l’enfermement des queers réfugié·es ou sans papiers en demande d’asile.

La Pride de Dijon portera haut et fort les revendications pour la dé-psychiatrisation et la gratuité complète des transitions, la fin de la mention de sexe à l’état-civil, la fin des mutilations intersexes et l’accès libre à la PMA, l’IVG et l’adoption pour toustes, l’interdiction effective des thérapies de conversion, et l’accès de toustes à une éducation à la vie affective et sexuelle qui ne soit pas cis-hétéro-normée. Elle lutte pour la protection et l’autonomie des travailleureuses du sexe face à l’exploitation criminelle et les stigmatisations (y compris administrative et policière), pour une révision de la loi qui assimile leur famille aux proxénètes et contre les violences qu’iels peuvent rencontrer au quotidien.

C’est dans un élan anticapitaliste et clairement antifasciste, contre les contrôles de nos corps et de nos vies, que nous nous allions autour de cette Pride. Cette marche des fiertés rejette en bloc toute récupération pinkwashée, qu’elle soit commerciale et/ou politique.

La Mairie de Dijon est responsable de l’accueil déplorable de nombreuses personnes trans souhaitant changer d’état civil à Dijon. La Mairie et son équipe municipale soutiennent la construction à venir du Centre de Rétention Administrative de Longvic. La Mairie hors de nos luttes !

Enfin nous dénonçons et dénoncerons encore l’instrumentalisation des personnes queers au service du néolibéralisme et d’idéologies racistes ou colonialistes, particulièrement visibles dans les invasions israéliennes en Palestine. Nous appelons indéniablement à la fin du génocide, aux sanctions contre Israël, au droit au retour et à la paix entre palestinien·nes et israëlien·nes.

Dans la mêlée de toutes ces énergies, la Pride de Dijon porte une fois de plus ses combats avec fierté, joie, détermination et sans concession, en espérant unir autour d’elle les LGBTQIA+ et leurs allié·es, collectifs, associations, syndicats, mouvement social, pour briller de mille feux sous nos banderoles.

La Pride de Dijon se rassemblera le 1^er Juin 2024 à 14h à la Place de la République d’où s’élancera son cortège aussi festif que déterminé, montrant une fois encore que les communautés LGBTQIA+ savent scintiller et flamboyer sans oublier leurs combats ! Sous les paillettes, la rage.

Organisations signataires : Bord !el, Collectif 25 Novembre, Solidaires étudiant·es Dijon, Solidaires 21, Acablantes, ASPTT Dijon, Le Coint LGBT Dijon, Collectif Pot Pourri, DAL 21, Gang Reine, Les Orageuses, Variole, UCL 21, UNEF Bourgogne, Extinction Rebellion Dijon