[Dijon] 400 personnes prennent part à la casserolade place de la Libération



Lundi 17 avril au soir, dans la foulée d’un concert de casseroles illégal, les flics ont déclenché une manif sauvage dans les rues de Dijon.

Ce lundi dans la journée, un appel à se réunir le soir même, à 20h, devant toutes les mairies de France pour un concert de casseroles pendant l’allocution présidentielle se répand comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, listes mails, bouches et oreilles.
Le préfet Robine, jamais avare de petit despotisme, nous pond immédiatement un arrêté d’interdiction justifié entre autres par "l’ultra-gauche" et "l’étroitesse des rues du centre-ville" (oui oui, vérifiez par vous même [1]). Depuis sa prise de fonction on ne compte plus ce genre d’éructations autoritaires, et on a aussi cessé de compter le nombre de fois où ça n’a servi à rien. De toute façon, de nos jours, même en l’absence d’arrêté, les flics bloquent les rues et gazent les manifestant·es à la moindre occasion. Aujourd’hui, qu’on se le dise : les arrêtés d’interdiction de Robine, tout le monde s’en fout. Ce n’est certainement pas à lui de nous dire si on a le droit ou pas de manifester contre lui et ses chefs.
À l’heure dite, nous sommes donc plusieurs centaines à nous en battre les reins de l’avis du préfet Robine, et à taper joyeusement sur des casseroles, tasses, poêles, et autres passoires pour les un·es, à siffler dans des flûtes, sifflets et autres vuvuzela pour les autres. Tout autour de la place, des flics sont disposés en éventails, devant chaque entrées de la place. Leur objectif semble clair : empêcher tout départ en manifestation sauvage. La suite va vous étonner.

Révélation

Alors qu’on en a joyeusement rien à battre de l’arrêté de Robine et de ses flics, et que pour bien le montrer on commence à faire une sorte de déambulation/chenille autour de la place, toujours en tapant ou en soufflant dans toutes sortes de trucs, l’heure de la révélation sonne.
À force qu’à chaque manif on trouve un ou deux hippies pour leur brailler "la police avec nous" les flics ont bien réfléchi, ont pesé le pour et le contre, et ont décidé que oui, ça y est, ils allaient laisser de côté leurs payes, leurs opinions d’extrême-droite et leur goût pour la brutalité gratuite blanchie par l’institution, pour rejoindre la mobilisation contre la réforme des retraites. Et comme ils ont bien compris que les manifs bon enfant, c’est pas ça qui allait faire bouger Macron (il faut dire qu’il a lui même expliqué qu’il faudrait un pays à l’arrêt ou en flamme pour le faire reculer) ils décident de déclencher eux-mêmes le départ d’une manif sauvage en envoyant des grenades au milieu du tintamarre. Il faut dire que vu la foule en présence il fallait au moins ça pour que ça démarre. Le préfet aura beau inventer une "prise à partie" des flics pour justifier le gazage, il ne trompe personne : on a tou·tes bien compris que les flics faisaient ça exprès pour nous donner une bonne raison d’aller cramer des poubelles un peu plus loin. D’ailleurs même le BP a mis en péril son accès premium aux faits divers de Suquet en remettant en cause la parole de Robine (que plus personne ne respecte décidément !) [2].

Vous l’aurez compris on est ici dans le domaine de la fiction, mais c’est pourtant l’explication la plus crédible à ce qui s’est passé ce lundi soir place de la Lib’, à moins bien sûr d’admettre que les flics et leurs chefs sont tout simplement terriblement idiots, ce qu’on oserait pas faire ici.
Quoi qu’il en soit, après ce gazage inespéré, une bonne partie de la foule reflue vers la rue Vauban pour une quatrième manif sauvage en l’espace de cinq jours ! Les flics nous gazent et essayent de nous charger par l’arrière et par les rues perpendiculaires, pendant que des poubelles sont renversées et brûlées, tradition oblige. Plus ils nous dispersent, plus on se répand. Pendant qu’un groupe se trouve aux abords de la gare, des renforts doivent être renvoyés vers la place de la Lib’ où un groupe s’est reformé. Les flics doivent chasser les petits groupes vers la place Zola, et en même temps gazer derrière le Théâtre.

Ce petit rassemblement qui aurait pu ne durer que quelques dizaines de minutes et rester circonscrit à la place de la Lib’ s’est finalement terminé vers 22h30 après avoir fait le tour du centre-ville. Encore une belle démonstration de force des stratèges de la Pref’ et de Suquet.

Des manifestant·es


Vive les casseroles rebelles !

Communiqué de Solidaires 21
Dijon, le 18 avril 2023,

Hier soir, près de 400 personnes se sont réunies dans une ambiance joyeuse, chantante et très déterminée place de la Libération à Dijon pour un somptueux concert de casseroles démontrant une nouvelle fois l’envie et la rage de cette « foule » tant méprisée ! Un rassemblement spontané a aussi eu lieu à Beaune.

Cette « casselorade » a pu se dérouler malgré les intimidations minables de la préfecture qui a une nouvelle fois décidé d’interdire ce rassemblement populaire et festif. Dijon est la seule ville du territoire national où la Préfecture a interdit le rassemblement sans proposer un autre lieu démontrant ainsi un tournant autoritaire.

Néanmoins et comme à son habitude à Dijon, l’inconséquente Préfecture a décidé de réprimer fortement en usant massivement de gaz lacrymogène et de grenades désencerclantes. Pire, la Préfecture a tenté de justifier par un tweet ridicule son intervention en indiquant « prise à partie par des manifestants lors d’un rassemblement [...] la police a fait usage de moyens lacrymogènes ». Cette version préfectorale est remise en cause par plusieurs articles de médias ayant couvert le rassemblement hier soir comme un article du Bien Public indiquant « Au moment des tirs de grenades, selon notre reporter sur place, les manifestants n’étaient pas agressifs et frappaient leurs casseroles ».

Ce qui est certain, c’est que notre détermination collective est une nouvelle fois renforcée par l’intervention d’un Jupiter s’éloignant de plus en plus du système solaire ! Notre organisation syndicale continuera de mobiliser massivement pour obtenir le retrait de la contre-réforme des retraites et pour obtenir l’augmentation des salaires.

Que ce soit pour les retraites ou les salaires, la question est bien celle du partage des richesses. Les discours sur la nécessité de travailler plus sont d’autant plus inacceptables dans un pays de milliardaires, de supers-profits exponentiels et où la fraude fiscale atteint 100 milliards par an. Le mépris des travailleuses et des travailleurs qui produisent les richesses est inacceptable, tout comme le mépris envers la jeunesse. Les violences policières, les réquisitions de salarié·es, les interdictions de manifester et les entraves aux libertés fondamentales sont inacceptables.

Notre colère est grande et elle s’illustrera par des actions et des mobilisations dès le courant de cette semaine !

« La colère
C’est sauter à deux pieds sur l’édredon des ronces
La rage qui défonce les portes enfoncées
C’est l’opéra du cri, l’orage de tes bras
C’est cracher du lilas à la gueule des orties
C’est un hymne de fou, c’est l’étincelle noire
Qui porte à la victoire l’agneau contre le loup
Un baiser en dedans à l’amitié complice
Qui mord à pleine dents le cul de l’injustice
La colère »

La colère, A. Leprest

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  • Le 19 avril 2023 à 15:46, par GEORGET

    une plainte déposée contre x pour provocation ,gazage et utilisation arme de guerre pour attaquer !
    Amitiés GILETS jaune Christian
    voir commentaires BP sur les articles

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