#GiletsJaunes #Acte10 à #Dijon
Le programme de l'après-midi et ...de la soirée ! pic.twitter.com/BAfSIAAle6— Dijon DéTeR (@DijonDTR) January 19, 2019
Ce samedi 19 janvier, à 14h, place de la République, des milliers de gilets jaunes se rassemblent comme c’est désormais le cas depuis plus de deux mois. On peut dire que l’aspect massif de la mobilisation ne faiblit pas, toujours autant de monde et toujours cette diversité surprenante. Dans la semaine, une assemblée avait eu lieu pour tenter de penser collectivement le trajet, mais celle-ci n’avait pas réussi à se mettre d’accord sur un parcours. Une assemblée avait également été convoquée place de la république à 12h30 avec l’objectif de rassembler les doléances du mouvement dijonnais et de penser une manière d’intervenir pendant la prochaine assemblée des assemblées à Commercy le samedi 26.
Le cortège part donc finalement sans savoir exactement ni où ni pourquoi. Ca cause et beaucoup reviennent sur le procès de la veille avec des condamnations très lourdes vis-à-vis de 4 gilets jaunes accusés dans les altercations aux abords de la gendarmerie 15 jours auparavant. Les gens sont sous le choc, deux personnes ont pris 1 an de prison ferme, deux autres 6 mois. Mis en parallèle avec les centaines de blessé-e-s coté gilet jaune la justice à deux vitesses est un peu trop criante.
Le matin, le « journal local » du Bien Public faisait la part belle à cette information à grand renfort de copiés - collés du procureur (qui lui même reprenait religieusement la version des gendarmes). Pas besoin d’être complotiste pour être impressionné par la collaboration spontanée entre policiers, magistrats et journalistes. Chacun joue son rôle à merveille pour que la peur agisse, que les gens restent chez eux et que le mouvement fléchisse.
Lorsque la manif arrive place Wilson il y a un long moment de flottement. Certains commencent alors à proposer de se rendre devant la prison ou depuis la veille au moins un gilet jaune est détenu. Un cortège se forme à l’entrée de la rue d’Auxonne et commence doucement à se diriger vers la prison. Pendant ce temps un facho se fait virer par une partie du cortège suite à diverses provocations. Dans la confusion du moment, une grande partie du défilé n’entend pas la proposition de rejoindre la prison alors que d’autres préfèrent se rendent en direction du centre-ville. 300 personnes se rendent malgré tout le plus tranquillement du monde vers la maison d’arrêt situé à quelques centaines de mètres. En arrivant devant, on constate avec surprise que le grand portail n’est pas fermé !
Ça se rassemble devant l’encadrement de la porte et quelques gilets jaunes entrent dans la cour. Tout le monde chante « libérez nos camarades » et se marre de l’impressionnante inefficacité des forces de l’ordre. Au bout de quelques minutes, on décide de repartir pour rejoindre les autres cortèges dans le centre-ville. À peine repartis, on croise des fourgons qui foncent à toute allure vers la tôle. « chef chef on fait quoi ? y a plus personne » blague quelqu’un au mégaphone.
Pendant ce temps le gros de la manif a en effet rejoint la gare pour la bloquer. C’est encore une fois dans un chaos bon enfant que les voies sont envahies par des centaines de personnes. Ce qui pendant les mouvements sociaux ou étudiants de ces dernières années représentait un important point de tension et un objectif presque impossible est désormais un passage obligé du samedi...
De là, le cortège repart dans le centre-ville ou les Gendarmes ont renoncé à fermé l’accès et sont positionnés en divers points mais plutôt en mode défensif. L’occasion pour le gros du cortège de les huer « collabos » « bande de Benalla » et autres noms doux.
En quelques semaines de luttes et de répression, les sentiments vis-à-vis des forces de l’ordre se sont joliment renversés et plus grand monde n’a espoir qu’ils agissent pour la population au lieu de défendre le pouvoir.
Finalement, la manif arrive rue de la préfecture ou les grilles anti-émeutes empêchent l’accès. Ces grilles se font secouer énergiquement jusqu’à être déplacées de plusieurs mètres et donner la sensation qu’elles vont se renverser.
A #Dijon, les #giletsjaunes sont particulièrement determinés, au point de réussir à faire reculer les barrières des CRS, malgré les lacrymos et les grenades de désencerclement ! #acteX #Acte10 pic.twitter.com/DdrYXi6kzv
— CGT TUIFRANCE (@CgtTuifrance) January 20, 2019
Comme tous les samedis depuis novembre, les flics arrosent alors de grenades lacrymogènes la rue et la place de la République. Un beau feu d’artifice met un peu de couleurs dans toutes cette grisaille piquante.
Les gestes de solidarité basique sont désormais connus. On partage le sérum physiologique, on accompagne quelqu’un en panique vers une zone ou il y a moins de gaz, on prévient les médics si il y a des blessées... Pendant ce temps, les flics changent de tactique et semblent vouloir prendre en étau la place de la république en avançant depuis plusieurs accès différents.
Le gros des manifestants reflue vers l’avenue de Drapeau où le dispositif policier est en mode souricière. Selon la pref il y auraient eu 4 arrestations a ce moment la. Semaine après semaine, il semble de plus en plus malin de repenser ces mobilisations du samedi pour qu’elles ne deviennent pas une triste routine pour nous et un scénario trop prévisible pour les autorités.
Comme la semaine dernière, une soupe populaire est distribuée place Wilson. L’occasion de partager un peu de bouffe chaude et se passer les nouvelles. Ces dernières semaines, les initiatives pour tenter de coordonner le mouvement se multiplient localement et commence à penser les prochaines étapes avec notamment l’assemblée des assemblée de Commercy le samedi 26 et la volonté d’occuper massivement une place parisienne à partir du 2 février.
Une manif nocturne était également convoquée mais celle-ci a rassemblé d’avantage de policiers que de gilets jaunes. Une personne y a été arretée selon la prefecture.
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