Sous prétexte de lutter contre la surpopulation carcérale, mais surtout dans l’objectif d’enfermer plus, l’État prévoit la construction de nouvelles prisons sur tout le territoire français, d’ici 2027. Ce nouveau « Plan Prison », aussi appelé « plan 15 000 places » qui a débuté en 2016, consiste à construire plus d’une trentaine de nouvelles taules en plus des 187 existantes (et à en agrandir certaines) : centres de détention, centres pénitentiaires, quartiers de semi-liberté, tout en expérimentant de nouvelles formes de contrôles et de réinsertion, comme les Structures d’Accompagnement vers la Sortie (SAS – par exemple à Noisy-le-Grand) et les prisons expérimentales de type InSERRE basées sur le travail et la formation (exemple de Toul).
Cette brochure contient des informations générales sur le Plan Prison (emplacements et dates de chantiers, entreprises et individus collabo…) ; des informations détaillées pour quelques villes (Noisy-le-Grand, Loos, Muret, Tremblay-en-France, Entraigues-sur-la-Sorgue, Toul), ainsi que des communiqués d’actions anti-carcérales qui réchauffent le cœur et nourrissent l’imaginaire.
Parce qu’on veut lutter contre la construction des prisons, et pour la destruction de tous les lieux d’enfermement, que ce soit les centres de rétention administrative pour migrant.es, les hôpitaux psychiatriques, les centres éducatifs fermés et établissements pénitentiaires pour mineurs, les commissariats, les zoos ou encore les delphinarium. Tous ces lieux sont l’incarnation de ce que cette société représente en terme de domination, d’exploitation et de répression : une société basée sur des rapports sociaux et économiques où l’on doit suivre les règles d’un jeu que l’on a pas décidées, et où toute tentative de se débrouiller autrement ou de renverser la table du jeu peut se transformer en passage dans un lieu d’enfermement.
Une prison qui ne se fait pas, ce sont autant de cellules qu’on n’aura pas à détruire.
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