Manifestive acte 3 : Free party et carnavals, mêmes objectifs, même répression !



Les milieux de la free-party, ainsi que des carnavals sont depuis leurs débuts des espaces de grande liberté, voire d’offense au pouvoir en place. Depuis le Moyen-Age les autorités considéraient que les moments de libération des contraintes sociales et religieuses étaient indispensables pour éviter les révoltes.

L’interdiction formelle de se rassembler et de fêter amène forcément à des comportements à risques. Au lieu d’accompagner, de prévenir et de trouver des solutions ensemble, l’Etat a choisi l’option de la répression massive.
Suite au carnaval de Marseille, encore une fois le bashing médiatique et les envies du gouvernement de frapper fort forment un tandem qui diabolise et criminalise les rassemblements festifs.
Depuis dimanche, la France entière s’indigne d’un carnaval « illégal non déclaré en préfecture » qui a rassemblé selon la préfecture 6500 personnes : les élus, médecins, journalistes parlent « d’images chocs », « d’irresponsabilité totale », de « fiasco ». Pour punir ces actes, on ressort la carte de la « judiciarisation au maximum » et on recherche les organisateurices de cet évènement, déjà qualifié.es d’antifa, d’ultra-gauche ayant appelé leurs correspondant.es du sud de la France. Ce carnaval aurait donc été un rassemblement d’antifascistes radicaux. Encore une fois le gouvernement autoritaire cible ce qu’il nomme l’ultra-gauche, comme lors du réveillon du nouvel an à Lieuron ou des manifestations qui dégénèrent. L’histoire se répète, une enquête est ouverte pour déterminer qui sont les organisateurices afin de les punir.

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Rappelons quelques faits. Tout d’abord le carnaval de la Plaine n’est jamais déclaré en préfecture mais a lieu tous les ans pour le bonheur des enfants et des plus vieux. Personne ne s’est jamais insurgé contre cette façon de faire, pas même les autorités compétentes. Et voilà qu’en période de pandémie la population trouve cette pratique scandaleuse. Il est organisé par des personnes des quartiers populaires, non identifiées cette année.
De plus comme chaque année, la préfecture ainsi que la mairie ont été mis au courant de l’organisation de ce carnaval par tracts, affiches et réseaux sociaux.
La dernière édition en 2019 avait rassemblé 3400 personnes. On ne peut fermer les yeux sur la participation exceptionnelle de cette année, forcément liée à l’année de privations qui vient de passer. L’argument d’antifascistes détestant la police ne tient pas alors que cette fête populaire rassemble de nombreux milieux sociaux différents.

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Un médecin prédit une hausse des contaminations et des admissions en réanimation d’ici deux semaines autour de Marseille, tout comme à la suite de la rave-party du nouvel an. Sauf qu’à la suite de cette dernière, on sait aujourd’hui qu’aucun cluster n’a été identifié. Mieux, certains spécialistes et scientifiques l’utilisent en exemple lors d’argumentation sur la dangerosité minime des rassemblements en extérieur. Car tous les spécialistes sont d’accord sur un point : dans le monde entier, aucun cluster ne provient d’un rassemblement en extérieur, aussi festif soit-il ! Ce qui est en totale opposition avec les restrictions gouvernementales, qui interdit désormais les rassemblements de plus de six personnes sur la voie publique.

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Au moindre rassemblement festif, la France entière fait reposer la responsabilité des contaminations à leurs participants, comme si l’épidémie ne se propageait qu’en milieu festif.
Ce serait omettre les 30000 contaminations recensées par jour alors que les grandes festivités se comptent sur les doigts d’une main. Ce serait oublier nos anciens morts seuls dans des EHPAD, les clusters suite aux rassemblements religieux, en milieu professionnel et écolier, ou dans des centres commerciaux à l’affluence parfois boostée par les soldes ou les fêtes de fin d’année. Ce serait oublier que même nos ministres et présidents ont été contaminés : qui a crié au scandale et les a traités d’irresponsables, d’inconscients ? Personne.

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Alors même que l’hôpital public voit son budget amputé de près d’un milliard d’euros chaque année pendant que celui des forces intérieures se voit renforcé du même montant et que des multinationales touchent des subventions phénoménales qui finissent dans les poches de leurs actionnaires sous forme de dividendes.
Le transfert de patient.es dans d’autres régions et la « réouverture de lits de réanimation » ne trompent que les accros aux chaines d’infos en continu. Aucune ouverture de lit n’a été réalisée, il s’agit de lits réservés aux patient.es non-COVID à qui l’on déprogramme des rendez-vous, des interventions, des soins, au profit de celleux qui ont contracté le coronavirus. Combien ont laissé leur santé se dégrader ? Combien sont morts à cause de ces pratiques ? La réalité c’est que rien qu’en Ile-de-France, entre mars 2020 et mars 2021, 800 lits ont été supprimés pour des raisons économiques, soit autant de malades accueillis en moins. Voilà où se trouve l’irresponsabilité, le scandale national !!

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Il est grand temps que chacun.e se regarde dans un miroir et se remette en question sur sa pratique des gestes barrières. Vous non plus vous n’êtes pas parfait.es ! Car nous avons toutes et tous des faiblesses, des moments d’inattention où notre animal social intérieur nous supplie de le rassasier.
Dans une époque où les demandes d’aide alimentaire ont doublé, où des étudiants prisonniers de leurs appartements se suicident, où les personnes fragiles sont mises au ban de la société, où les travailleurs précaires se retrouvent dans une pauvreté extrême, où la détresse psychologique explose, il est plus que temps d’accompagner et de proposer des protocoles sanitaires pour ces évènements, comme cela a été fait dans les autres lieux d’affluence.
Après un hiver passé à repousser le confinement, le gouvernement choisi d’enfermer la population au début des beaux jours, prenant le risque d’une multiplication des évènements illégaux et non encadrés, où l’insouciance primerait sur la prudence.

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La nature sociale de l’être humain, et par conséquent le caractère indispensable des fêtes à son bien-être, ne pourra éternellement se terrer dans nos intérieurs. Lorsque le vase déborde, il est salvateur d’organiser et de proposer des moments de décompression. Et s’ils doivent être illégaux, qu’il en soit ainsi !

On vous donne donc rendez-vous le samedi 3 Avril des 14h Place de la République à Dijon pour le troisième acte, un troisième acte avec beaucoup de surprises, alors on prend sa plus belle pancarte, on se déguise, on vient avec sa guitare, son harmonica, son djembé... pour faire du bruit, apporter de la couleur à nos tristes rues !

Le Comité de Soutien à la Maskarade Bourgogne Franche Comté


P.-S.

Retrouve en cliquant sur le lien le debrief des actes 1 et 2 des Manifestives Dijonnaises par Leuleu des Cohésion Sonore et Jôhm’s de Conscience Nocturne :

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