Embardées de juin - Jour 2
10h00 - 23:30
10h00 : Pratiques collectives de cinéma - 1
Présentation des collectifs invités, L’Etna, L’Abominable, Synaps et L’Atelier Graphoui.
Rencontre avec Catherine Roudé, auteure de Le cinéma militant à l’heure des collectifs - Slon et Iskra dans la France de l’après 1968 (Éditions Presses Universitaires de Rennes, 2017) et diffusion d’extraits des films.
Projection Les Champs brûlants de Catherine Libert et Stefano Canapa (1h12, VOST, 2010)
Promenade dans les friches urbaines et cinématographiques de l’Italie, Les Champs brûlants dessine, à travers les portraits des cinéastes italiens contemporains Isabella Sandri et Beppe Gaudino, le territoir d’un cinéma de la survie et de la résistance, hanté par les fantômes de Pier Paolo Pasolini ou Carmelo Bene.
12h30 Repas collectif à l’Eldo
14h00 : Pratiques collectives de cinéma - 2
Discussion avec :
- Frédérique Menant, réalisatrice, membre de L’Etna (laboratoire artisanal, atelier partagé, lieu de création, de transmission et d’échanges autour du cinéma expérimental et de la pratique de l’argentique, basé à Montreuil) et de la Poudrière (collectif de femmes de L’Etna).
- Yoana Urruzola & Nathalie Nambot, réalisatrices, membre de L’Abominable (laboratoire cinématographique partagé qui, depuis 1996 met à disposition de cinéastes et de plasticiens les outils qui permettent de travailler les supports du cinéma argentique : super-8, 16mm et 35 mm).
- Le collectif Synaps dont l’activité principale vise à développer et soutenir des projets audiovisuels et cinématographiques ambitieux et originaux qui ne trouvent pas leur place dans les grands réseaux de production et de diffusion existants, expérimentant en dehors des sentiers battus, défendant le partage et l’autogestion.
- Caroline Nugues, réalisatrice et membre de L’Atelier Graphoui, atelier de production bruxellois, lieu de recherche et d’expérimentation au travers de pratiques audiovisuelles et sonores.
Puis projections :
Le jardin de Thérèse de Frédérique Menant (15 min, L’Etna)
Thérèse lutte contre des poisons invisibles : le Chlordécone, un pesticide hyper toxique longtemps utilisé en Guadeloupe, mais aussi le cancer, le deuil, les violences que l’on accepte de subir. Face à une végétation puissante, elle arrache, plante, récolte, quel que soit le temps, sans faiblir. Travailler la terre est l’outil de sa résistance.
Planches, clous, marteaux de Jérémy Gravaillat (13 min, L’Abominable, 2015)
Le bidonville de La Campa, qui fut l’un des plus grands de la région parisienne, était établi à la Courneuve, en Seine-Saint-Denis, entre 1950 et 1970. Y vivaient Portuguais et Espagnols, Yougoslaves et Maghrébins, Gitans, Tziganes et Gens du Voyage, ouvriers travaillant à l’édification des banlieues françaises. De nos jours, s’y déploient les arbres du Parc Départemental, espace menacé par les projets urbains du Grand Paris.
16h30 : Paysages vivants - 1 (Collectif Doc’Addict)
Discussion en présence d’Antoine Bonzon, réalisateur, et Laure Saint Hillier, productrice et membre de Doc’Addict (Acteurs du Développement du Documentaire Indépendant Cinéma et Territoire), collectif naissant en région BFC, composé de cinéastes, producteurs et diffuseurs, qui tentent de relier des pratiques de cinéma diverses, d’expérimentation dont le premier point commun est « le souci du monde comme il va »...
Les Pieds sur terre d’Antoine Bonzon (1h03, 2017)
Les Pieds sur terre dessine des portraits de maraîchers en contrat d’insertion aux Jardins de Cocagne et nous offre un nouveau visage du chômage. En effet, dans leur face à face avec la nature, ces apprentis jardiniers nous confient leurs combats pour se reconstruire et lutter contre une société déshumanisée. Saison après saison, dans le travail de la terre, on lutte, on rêve, on tente une dernière fois de faire germer un sens à sa vie...
19h00 Repas collectif à l’Eldo
20h30 : Avant-première de l’Île au trésor en présence de Guillaume Brac
L’Île au trésor , documentaire de Guillaume Brac (1h37, France, 2018)
Un été sur une île de loisirs en région parisienne. Terrain d’aventures, de drague et de transgression pour les uns, lieu de refuge et d’évasion pour les autres. De sa plage payante à ses recoins cachés, l’exploration d’un royaume de l’enfance, en résonnance avec les tumultes du monde. Le temps d’un été, Guillaume Brac suit sur plusieurs semaines des personnages, employés de terrain, de bureau ou usagers : une bande de jeunes, qui revient, que l’on apprend à connaître, un vieux couple d’habitués, un père et son fils... Ce microcosme fourmillant reflète une union fragile telle une utopie politique, une fantaisie buissonière dont le personage principal reste le lieu lui-même, nature devenue utile, domestiquée par l’homme où éclosent néanmoins force poétique, désirs foisonnants, réalités brutes et délicatesses inattendues. Guillaume Brac travaille d’abord comme assistant-réalisateur, notamment sur les films Parc de Arnaud des Pallières et Un baiser s’il vous plaît d’Emmanuel Mouret. Il co-fonde la société Année Zéro avec laquelle il réalise et produit Le Naufragé en 2009, puis Un monde sans femmes en 2011. En 2013, il réalise son premier long métrage, Tonerre, pour lequel nous l’avons reçu à l’Eldo ! Après Contes de juillet, dont la première partie se déroule à la base de loisirs de Cergy Pontoise, il retrouve ce décor pour L’Île au trésor.
Minuit : séance surprise !
Rien ne filtrera jusqu’à minuit. Seul indice : le film est un classique du cinéma de genre américain, mais tout de même très artisanal, où l’objet principal sont des paires de lunetes noires. Il s’agit d’une contre-programmation. Aucun lien sérieux ne pourra être fait avec les autres films des rencontres. Frissonnades garanties.