Depuis la campagne présidentielle de 2017 et la candidature de Benoît Hamon, la question de la rémunération des citoyens s’est installé dans l’agenda politique.
Pourtant, si les « présidentiables de gauche » ont tenté de se saisir de cette thématique politique et sociale, nous avons pour autant du mal à y voir clair. Dans le flou nous sommes et rares sont les moments où les observateurs et autres journalistes politiques approfondissent les raisonnements et s’écartent de l’« écume des choses »…
Alors de quoi parle t-on ?
Revenu universel ? Salaire à vie ? Revenu de base ? Salaire à la qualification personnelle ?
Tous ces termes sont amplement mélangés et souvent confondus. Il en devient extrêmement délicat de s’y retrouver, certaines formules étant brancardées dans des opérations de communication politique. Finalement, nous avons collectivement bien du mal à définir les contours de ce dont nous parlons.
Mais si notre but est de sortir du capitalisme et pas simplement de faire 7 % à une élection présidentielle à moitié biaisée, de quelle arme doit-on se servir pour connaître enfin une société communiste ? Pour Bernard Friot c’est très clair : « le salaire est anticapitaliste » et ce dernier reste un des outils les plus efficaces à notre disposition. Nous devons collectivement, toutes et tous, se munir des possibles prééxistants : le salaire socialisé, la cotisation, les caisses de salaire et d’investissement. Cette arsenal anticapitaliste existe déjà. Il est d’ailleurs à la base de la Sécurité sociale telle que l’ont imaginé Ambroise Croizat et ses camarades syndicalistes et communistes à la Libération de la France...
Il est désormais question d’en user pour se défendre et enfin de s’émanciper de la sauvagerie du système économique. Selon Friot, l’extension à toutes et tous du salaire à la qualification personnelle ou « salaire à vie » à partir de 18 ans permet de renverser les rapports de force autour du travail, de la valeur économique et même de l’utilité sociale des choses que l’on valorise.
Encore mieux, il serait une arme pour lutter contre le patriarcat et la xénophobie… Ah !
Dans une perspective anticapitaliste radicale, Bernard Friot nous livre son analyse du salariat et défend l’idée qu’il est un outil d’émancipation des prolétaires et non le lieu de leur domination !
Grâce à de multiples détours par l’histoire sociale de la France et de l’Europe, il revient sur la complexité de la lutte politique des travailleurs. Ainsi, l’emploi, le salaire à la tâche, le salaire au poste puis le salaire à la qualification sont autant d’étapes émancipatrices où les travailleurs et les travailleuses ont conquis des droits supplémentaires. Loin d’être la source du problème, le salaire socialisé serait même la solution à tous nos maux ?
Voyons ce qu’il en dit !
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