Loi « anti-casseurs »
Le matin du 22 février, le local des Républicains de Côte d’Or s’est réveillé avec quelques vitres en moins et un tag en plus. « Des jets de pavés ont brisé les vitrines du local, et la façade a été taguée par des inscriptions anarchistes dont on sait que Dijon est un foyer actif depuis de longues années » ont déclarés les Républicains dans un communiqué.
Le tag en question mentionne la "loi anti-casseurs", adoptée début février, qui instaure notamment un délit de dissimulation de visage et la possibilité de prononcer des interdictions de manifester contre certaines personnes.
En Côte d’Or, tous les députés ont voté pour cette loi, à l’exception de Yolaine de Courson, députée LREM de la 4ème circonscription, qui fait partie des 50 « frondeurs » de la majorité qui se sont abstenus.
Pour en savoir plus sur la loi « anti-casseurs », son contexte et son histoire, on vous renvoie vers cet article d’acta.zone, un tout nouveau site de réflexions critiques.
Antifascisme
Du 27 février au 1er mars, le groupuscule fasciste Génération Identitaire était présent à Dijon pour une « tournée d’implantation ».
Derrière les grandes annonces et les mises en scène sur les réseaux sociaux, leur tournée a essentiellement consisté à coller des stickers et des affiches dont la durée de vie a rarement dépassé la demi-heure.
Contre la présence de ces dix crétins des Alpes, une manifestation appelée la veille pour le lendemain a réuni près de 200 personnes.
Une des personnes présentes à cette manif s’est tout de même faite passer à tabac en rentrant chez elle. Histoire qu’on n’oublie pas que les fachos « c’est toujours la même merde derrière la dernière couche de peinture ».
Antifascisme 2
Le vendredi 1er mars, on pouvait apprendre dans le Bien Public que « dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 février, le prieuré de la Sainte-Famille, situé rue Pierre-Thévenot à Dijon et dépendant de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, a été tagué à plusieurs reprises.
"Chri Chri Boutin t’es où ?", "Jésus antifa" ou "Bas les pattes du corps des femmes" pouvait-on lire sur les murs de l’édifice. Contactée, la communauté a annoncé ne pas avoir l’intention de porter plainte. »
Lycéens d’Ivry
Pendant la nuit du 3 au 4 décembre, dans un contexte de mobilisaiton lycéenne contre la loi ORE, la réforme du BAC et le service national universel, 5 élèves du lycée Romain Rolland, à Ivry-sur-Seine (94), ont été interpellés, accusés d’avoir tagué "Macron démission" sur le panneau d’affichage de leur lycée. Dans les jours qui suivent, leurs camarades se mobilisent et bloquent leur lycée pendant 15 jours. C’est dans ce laps de temps que d’autres graffitis apparaissent, qui s’attaquent cette fois-ci à la direction du lycée.
Fin février, 6 élèves de ce même lycée ont été interpellés chez eux et perquisitionnés. Quatre d’entre eux ont reçu une convocation judiciaire à l’issue de leur garde à vue.
La mère d’un des lycéens raconte l’interpellation au sortir de la garde à vue de son fils :
« Ils sont arrivés à sept chez nous à six heures du matin, j’étais dans un demi-sommeil quand mon mari leur a ouvert. Là, j’ai découvert un policier dans ma chambre. Il est resté pour nous surveiller pendant que les autres étaient avec mon fils. Ils ont défoncé sa chambre, lui ont pris son ordinateur, son téléphone, sa tablette et même ses drapeaux du PSG, de la France, de l’Algérie et du club de foot de Saint-Etienne ! Ils l’ont menotté et emmené sans nous dire ce qu’il se passait alors qu’il était en plein bac blanc ! »
En solidarité, leurs camarades ont tentés plusieurs fois de bloquer leur lycée. Le 22 mars, les quatre lycéens ont été condamnés en conseil de discipline à vingt heures de TIG [1] chacun.
Journée des violences policières
Le 15 mars, c’était la journée internationale de lutte contre les violences policières.
Une marche des solidarités était appelée le lendemain à Paris, à l’appel de familles de personnes victimes de violences policières. Cette manif a été largement éclipsée par la marche pour le climat et surtout par l’incroyable émeute des Gilets Jaunes sur les Champs Élysées, qui avaient lieu le même jour, mais vous pouvez retrouver un reportage photo de cette manif ici :
On ne compte plus le nombre de cas de violences policières relevées ces derniers mois, en particulier depuis que les Gilets Jaunes ont contribués à leur apparition sur la scène médiatique. On aimerait quand même mentionner le cas d’Ange Dibenesha, mort dans le commissariat du 13ème arrondissement de Paris après son « interpellation musclée » dans la nuit du 29 mars.
Pour plus d’informations on vous renvoie vers cet article :
Ultras
... parce que les violences policières et la répression touchent aussi les supporters ultras.
L’occasion de revenir sur une de ces rares bonnes nouvelles concernant les violences policières. Mercredi 27 mars, l’État a été condamné à verser 62 700 € à "Casti", supporter ultra du Montpellier Hérault Sport Club qui avait été éborgné en 2012 par un tir de flashball. Ceci « au titre des "préjudices imputables" à "l’intervention des forces de l’ordre lors de la journée du 21 septembre 2012". L’État doit également verser 1 500 euros au titre des frais de justice engagés par le supporter. » [2]
Soudan
Tirage réalisé par l’artiste dijonnais RNST, en soutien au collectif ASUAD [3]. Tous les bénéfices leurs sont reversés.
// SUDAN IN REVOLT //
Nous sommes ASUAD, un collectif de réfugiés soudanais.
Nous avons dû fuir la dictature au pouvoir dans notre pays,
Pour venir nous réfugier en France.Depuis 3 mois notre peuple demande la chute du régime, mais là-bas, s’exprimer c’est risquer sa vie.
Pourtant, la France ne reconnait pas le Soudan comme un pays réellement dangereux, et livre régulièrement des ressortissants recherchés pour être emprisonnés, torturés ou exécutés.
Ici notre parole est libre, alors nous l’utilisons !Ces dernières semaines, nous avons parcouru la France pour y afficher notre révolte. Paris, Dijon, Marseille, Amiens, Lyon… 500 affiches de l’artiste RNST y ont été placardées.
Nous appelons les Français à soutenir notre combat et dénoncer la complicité de la France !
À Dijon, le 15 janvier, un rassemblement de la communauté soudanaise contre la dictature d’Omar El-Bechir a réuni près de 200 personnes place Bareuzai.
CPAM occupée
Le 17 mars, la CPAM occupée de Chenôve organisait une journée portes-ouvertes.
Depuis octobre 2018, les anciens locaux de la CPAM de Chenôve sont habités par un collectif de migrants, mais depuis la fin de la trêve hivernale, le 1er avril, ils sont légalement expulsables.
En cas d’intervention policière, le rendez-vous est donc fixé le soir même à 18h devant la Préfecture.
Fromage à pâte dure
Un message de nos voisins francs-comtois, tagué sur le chantier de la nouvelle gendarmerie de Pontarlier.
https://actu.fr/bourgogne-franche-comte/arbois_39013/a-arbois-nouvelle-gendarmerie-ete-taguee_20952742.html
Gilets Jaunes
Pas de gilets jaunes cette fois-ci.
Pour retrouver les meilleurs tags, stickers et autres des GJ, on vous renvoie vers notre édition spéciale :
Selon ce que les manifs du samedi nous réservent, peut-être qu’une seconde édition spéciale verra le jour dans les mois qui viennent...
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