On a déjà plusieurs fois eu l’occasion de montrer des graffitis ou banderoles en lien avec les jardins de l’Engrenage dans cette chronique, mais un tel foisonnement méritait bien une édition spéciale.
Les jardins ont été occupé le 17 juin 2020 à l’occasion de la première journée d’action contre la réintoxication du monde. Pendant plusieurs mois ils ont permis aux habitant·es de cette friche et du quartier alentour de disposer d’un lieu de verdure, de jardinage et de vie sociale. Les jardins ont été menacés tout au long de leur existence : procès, première tentative d’expulsion pendant l’été 2020, puis une première phase d’expulsion le 20 avril 2021. Cette dernière opération n’a laissé qu’une maison et une petite portion du terrrain entourée d’un mur de 2m de haut. Un symbole fort de la frénésie destructrice des bétoneurs... et un terrain de jeu rêvé pour les amateurs d’art rupestre.
Le mur et la maison ont finalement été expulsés il y a bientot 6 mois, le 20 juillet.
Classée de manière vaguement chronologique, un petit florilège de graffitis (et quelques banderoles) vus aux regrettés jardins de l’Engrenage.
Des amoureu·ses de la nature
L’Engrenage se raconte
Entre octobre 2020 et mars 2021, à Éclepens en Suisse, une occupation a eu lieu sur le site d’un projet de carrière du cimentier Holcim. La ZAD de la Colline et les jardins de l’Engrenage ont été comme deux occupations jumelles, qui ont marqué l’opposition au béton « arme de construction massive du capitalisme » et à ses destructions de la carrière à l’immeuble.
Ni bétonnières...
...ni bétoneurs
Tout le monde en prend pour son grade...
...les entreprises Pennequin et Désertot, impliquées dans la destruction des jardins.
...le promoteur Ghitti immobilier, et bien sur le maire, François Rebsamen.
L’acharnement sur ce dernier est manifeste. Il faut dire que, non content de couvrir "sa" ville sous une chape de béton, il est aussi président de la toute nouvelle Commission pour la relance de la construction de logements. Créée le 1er juin 2021 par le premier ministre, la mission de cette commission est comprise dans son intitulé. Elle est composée de 7 élus municipaux, 4 sénateurs, 4 députés et 17 personnes présentées comme « professionnels qualifiés » qui ne sont autres que les promoteurs de l’immobilier, du BTP et des banques qui assurent leur financement.
Dernier mis à l’honneur : le désormais ex-commissaire Bruno De Bartolo, qui dirigeait avec ces expulsions une de ses dernières opérations avant sa retraite. La dernière en date d’une longue série d’expulsions de squats et de violences contre les luttes, qui lui vaut bien un simple et net :
Ce qui nous amène aux nombreux exemples de la saine haine anti-flic qui s’est exprimée sur ces murs.
La verdure déteste la police
Si t’as pas la ref’, regarde ici, chapitre « Les aérosols lacrymogènes à main » (p. 23).
Dernière action en date sur place : la pose d’une banderole sur une grue du chantier pendant le VéloTerres, « balade à vélo joyeuse et colorée à travers les terres à défendre de Dijon ». Alors que le lobby du béton et son héraut François Rebsamen restructurent leurs discours autour de la notion de « densité heureuse », alors que la ville continue de s’étendre sur les terres agricoles vers Ouges, Chevigny ou Ahuy, et alors que les menaces contre le quartier des Lentillères resurgissent, cette action nous rappelle que si la lutte pour la défense des jardins de l’Engrenage est terminée, elle n’était qu’une étape dans le combat contre le béton et son monde !
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