En ligne de mire, le Ministre Jean-Michel Blanquer et le Président Emmanuel Macron. Il leur est reproché la gestion de crise sanitaire, dont les protocoles et les moyens sont jugés chaotiques. Le reflet d’un malaise dans la profession, qui s’est amplifié avec le coronavirus.
Une crise sanitaire… et sociale.
Ils y étaient tous, ou presque. Enseignants, personnels de santé et de vie scolaire, cadres et directeurs, élèves et leurs familles, à l’appel des syndicats professoraux FSU/SNUIPP, SUD/Solidaires, CGT, FO, mais aussi de l’UNSA, du SNALC, du SNE, ou encore de la CFDT, des organisations étudiantes avec le MNL, la Voix lycéenne, la FIDL, jusqu’aux associations de parents telle que la FCPE, et bien sur des partis politiques comme EÉLV, le PCF, et LFI. Un front dont l’ampleur et le pluralisme inédit s’est ainsi dessiné, démontrant l’ampleur du malaise.
Tous ont tenu à protester contre la gestion pandémique opérée par le Gouvernement, en particulier la mise en place des protocoles et l’absence de moyens dédiés à leur application. Le Ministre Jean-Michel Blanquer et le Président Emmanuel Macron sont particulièrement visés dans les reproches formulés, leurs positions et mots ayant heurtés nombre de participants. Alors que les Autorités annoncent un taux de grève global d’environ 25 % pour l’Académie de Besançon, quelques dix-neuf écoles de la ville ont été totalement fermées sur la journée.
« On nous annonce un cadre parfois assez technique la veille pour le lendemain, dans ces conditions c’est infaisable… et derrière, encore faut-il avoir la possibilité d’appliquer. Lorsqu’on manque déjà de ressources humaines et matérielles en temps normal, on ne peut pas faire de miracles alors que le contexte est exceptionnellement grave » indique Lionnel, qui cumule près de quarante ans de métier. Pour Denise, qui officie dans un collège dit difficile, « Blanquer n’a aucune idée du quotidien des gens » et semble « mépriser l’avis du terrain. »
Anne Vignot « solidaire des manifestants. »
Place de la Révolution, la maire Anne Vignot s’est dite « solidaire des manifestants. » « Je suis là en tant qu’élue et citoyenne. Nous devons tous, collectivement, faire face à ce virus. Les agents sont en première ligne, avec une pression palpable. Or on découvre les directives dans la presse ou le dimanche soir pour le lundi, ce n’est pas normal. Organisation et concertation sont des bases essentielles, et je note un réel manque de considération. Je veux remercier toutes celles et ceux qui font vivre le service public, ils font un travail exceptionnel ! »
Parti peu avant quinze heures, la tête de cortège affichait la couleur par une composition en lettres géantes : « l’école craque. » Slogans, banderoles, ou pancartes, fustigeaient la « grossièreté de Macron », exigeaient la « démission de Blanquer », ou demandaient « plus de reconnaissance pour les assistants sociaux et AESH [accompagnants des élèves en situation de handicap]. » Un arrêt a été observé au siège du Rectorat, où un fil fut tiré afin d’y étendre des dizaines de masques. Passage ensuite auprès de l’UFR SLHS, puis dispersion promenade Granvelle.
Plusieurs actions matinales ont eut lieu, comme à l’école Grandjean d’Héricourt et au lycée Pasteur de Besançon. Ils étaient jusqu’à 2 000 dans la capitale comtoise ce jeudi après-midi selon France Bleu, mais environ 1 000 selon nos estimations et 750 pour la Préfecture. Une mobilisation qui reste forte, également présente à Belfort, Montbéliard, Lons-le-Saunier, ou Dole. Démonstrations populaires du samedi, colère du secteur médico-social, difficultés du monde hospitalier… alors que l’épidémie est plus vive que jamais, les points de tensions se multiplient.
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