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Départ de Bernard Schmeltz : il était temps !



La nouvelle est tombée ce mercredi à la sortie du conseil des ministres : le préfet de la région Bourgogne-Franche-Comté et de la Côte-d’Or Bernard Schmeltz quittera ses fonctions le 24 août prochain. L’heure est venue de faire le bilan de ses deux ans et demi de mandat pendant lesquels le futur ex-préfet a fait l’unanimité contre lui.

Depuis juillet 2018 et la nomination de Bernard Schmeltz comme préfet de Bourgogne-Franche Comté, le climat social s’est particulièrement tendu à Dijon. Que s’est-il passé pour que cette bourgade plutôt paisible se transforme en véritable cocotte minute ? S’il n’est pas le seul responsable de cette montée en tension – causée par un travail d’équipe de Macron à Castaner au niveau national, jusqu’au zélé commissaire De Bartolo – Bernard Schmeltz a rapidement imposé son style caractéristique au sein de la préfecture. Voici un petit florilège des relations conflictuelles que ce bon petit soldat de la Macronie a entretenu avec les Bourguignon·nes.

Formé dans le berceau de l’ancien monde

Bernard Schmeltz a un parcours des plus classiques pour l’élite de la République Française. Il fait ses études à l’ENA avant de grimper peu à peu dans la hiérarchie des grands fonctionnaires jusqu’à devenir en 1993 le chef de cabinet du ministre de l’intérieur Charles Pasqua. Pour nos jeunes lecteurs et lectrices, faisons un bref rappel historique concernant ce personnage, l’un des plus sulfureux et détestable de la Ve république.

Pasqua a été pendant des années le chef du SAC [1], une milice alliant policiers et criminels pour défendre les intérêts de la droite gaulliste, en débordant allègrement de l’appareil légal si c’est nécessaire. Il a assumé publiquement une interprétation toute personnelle du cadre de la loi déclarant quand il était ministre de l’intérieur : « La démocratie s’arrête là où commence l’intérêt de l’État ». Il restera comme le ministre de l’intérieur qui aura exprimé le plus ouvertement son soutien aux policiers et ce y compris en cas de violences manifestes. C’est lors de son ministère que les pelotons de voltigeurs motoportés sont remis en service. Créés suite aux manifestations de mai 1968, ces groupes d’intervention de la police à moto étaient chargés de « nettoyer » les rues en fin de manif. En 1986 ces voltigeurs assassinent Malik Oussekine [2], ce qui provoque une nouvelle fois leur suppression. Ce dispositif est ressuscité en urgence pendant le mouvement des gilets jaunes avec les psychopathes du BRAV-M [3].

Avoir Pasqua pour mentor a certainement profondément influencé les méthodes de Bernard Schmeltz. D’abord en ce qui concerne le maintien de l’ordre, notamment en manifestation. Ensuite dans une interprétation toute personnelle du respect de la loi qu’il impose aux autres mais avec laquelle il prend beaucoup de libertés.
Bernard Schmeltz est ensuite en poste dans différentes préfectures (Lot-et-Garonne, Vendée, Corse, Essonne) où il laisse un souvenir de type « pas commode ». Il monte finalement en grade en étant nommé, le 22 mai 2018, préfet de région de Bourgogne-Franche-Comté et préfet de la Côte-d’Or.

Dès sa prise de poste, il se caractérise par des déclarations non-officielles agressives vis-à-vis de ce qu’il appelle la « mouvance anarcho-libertaire » qu’il identifie comme la principale menace contre la république dans la région (sic). Le chiffon rouge des anarchistes sera agité aux moindres débordements et si le procédé est éculé il permet certainement à la préfecture d’éviter une remise en question épineuse.
Sa première déclaration officielle lors de son entretien de présentation au Bien Public est marquée par la formule : « La loi n’est pas un élément de négociation » [4]. Quelques semaines plus tard, commence pour lui un mandat qui ne va pas être un long fleuve tranquille.

Le Grand Dej’, un départ en fanfare !

Lors de sa première grande sortie publique comme nouveau préfet, Bernard Schmeltz est invité à participer au Grand Dej’, la traditionnelle fête de rentrée du monde associatif dans l’agglomération dijonnaise. C’est une de ses premières interventions publiques. Alors qu’il monte sur scène pour faire son discours, les applaudissements sont accompagnés par quelques sifflets de citoyen·nes critiques du rôle de la préfecture dans la répression des migrant·es. Ces cris de protestation plutôt bon enfant le mettent dans une colère noire ! Il lui semble intolérable d’entendre une réprobation du plus haut dignitaire de l’état français local. « N’importe comment, il fallait pas faire préfet si t’as peur qu’on t’aime pas. Il aurait pu être pompier ou infirmière s’il voulait être populaire. » rigole plus tard un des spectateurs de la scène. Le style B.S est lancé et la fierté du bonhomme est telle qu’il refuse de venir à l’édition 2019 du Grand Dej’ par peur d’essuyer de nouveau les critiques, d’autant plus que l’année ne sera pas de tout repos.

L’expulsion illégale du squat de migrants de Stalingrad

À Dijon, depuis quelques années, le collectif Soutien asile 21 mène tout un tas d’actions pour que l’accueil des réfugié·es soit le plus digne possible : accompagnement dans les démarches administratives, distributions de nourriture, défense juridique et politique, etc. [5]. Pour trouver des solutions d’urgence aux problèmes de l’hébergement des personnes exilées, le collectif défend la réquisition de bâtiments abandonnés. Fin août 2018, un immeuble situé avenue Stalingrad, occupé depuis 10 jours, est expulsé hors cadre judiciaire [6]. Il y a déjà eu par le passé de tels agissements de la part de la police pour expulser indûment. Mais Bernard Schmeltz innove en ayant l’arrogance de faire une conférence de presse afin d’expliquer comment ont été prises les décisions. Il assène alors des arguments qui ne tiennent pas la route légalement, justifiant ni plus ni moins d’avoir agi hors du cadre légal. Après avoir consulté des juristes scandalisés par l’affaire, certains des habitants portent plainte pour violation de domicile contre le préfet avec le soutien de quelques associations membres du collectif comme la Ligue des Droits de l’Homme. L’affaire fera grand bruit dans les médias locaux mais fera également beaucoup parler dans les couloirs du tribunal.
Le préfet, vexé comme un pou, décide alors de fermer les canaux de dialogue [7] qui étaient ouvert avec le collectif Soutien Asile 21, l’accusant d’être « un ennemi de l’État » ou d’avoir été « manipulé par les anarchistes ». Il déclarait lui-même lors de sa célébration d’investiture : « La communication est une composante essentielle de l’action publique. Ne pas communiquer est déjà un choix, et le pire des choix » [8]. Il décide, après des années de rendez-vous mensuels, de mettre un terme aux discussions avec le collectif. Ce même collectif qui réalise un travail social énorme reconnu par tous les autres acteurs de la question (exilé.es, travailleurs sociaux, élus locaux, etc). La colère du préfet est telle qu’il ira jusqu’à accuser les associations luttant contre les problèmes de logement d’être les responsables de la situation de mal-logement ! Le ridicule ne lui fait pas peur.
La préfecture a pris en grippe le collectif jusqu’à tenter plusieurs manœuvres de division dans les organisations qui travaillent à l’accueil des exilé.es. Pendant quelques mois, d’autres associations proches du collectif ont été accueillies en grande pompe à la préfecture qui ne manquait pas d’insister sur la prétendue « radicalité » du collectif. Depuis, la réalité des solidarités qui se nouent sur le terrain et le raidissement brutal de l’application du droit des migrants a passablement refroidi les relations entre la préfecture et ces autres acteurs.
Ce sont les personnes migrantes qui subissent le plus directement les conséquences de la coupure de dialogue entre la préfecture et les associations, puisque ces entretiens étaient généralement le moment pour les associations d’appuyer des dossiers, de plaider en faveur des régularisations en mettant en avant les sensibilités de chaque parcours humain. Le silence du préfet a conduit la préfecture de Côté d’or à franchir un nouveau pas dans la froideur et l’inhumanité.

Les gilets jaunes

Pendant tout le mouvement des gilets jaunes, la préfecture de Dijon n’aura de cesse d’essayer de le diviser entre revendications légitimes et mauvaises méthodes, comme le 12 mars 2019 : « la colère des gilets jaunes, qui manifestent contre le coût de la vie, n’a rien à voir avec la haine aveugle de casseurs professionnels dont l’objectif est de mettre à sac les institutions ». On ne compte plus les tweets qui ont tenté de faire croire à une manipulation anarchiste. Bernard Schmeltz va même jusqu’à expliquer lors d’une réunion : « Les manifestations des gilets jaunes le samedi ? Ce sont les anarchistes des Tanneries qui manipulent des idiots. ». C’est l’analyse la plus débile du mouvement qu’on ait entendu, et pourtant il y en a eu ! Essayait-il de convaincre ses interlocuteurs ou tentait-il de se rassurer lui-même ? En tout cas, en bon relai des vues de la préfecture, le Bien Public fera la Une sur cette question, pour finalement conclure que rien ne permet d’affirmer tout ça.
À Dijon, l’opération policière la plus dangereuse de l’année, pourtant chargée, reste celle du samedi 6 avril 2019 [9]. Ce jour là, les GJ manifestent aux alentours d’Ikea, dans le quartier Cap Nord, quand ils se font attaquer et gazer par le dispositif policier. La charge extrêmement violente oblige une grande partie des manifestant·es à se réfugier sur des voies de train en fonctionnement. Cet agissement ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qui coûta la mort à Steve Maia Caniço à Nantes lors de la fête de la musique. Dans les deux cas des charges et des tirs de grenades ont lieu dans un espace où ceux-ci sont formellement interdits par les protocoles de la police. Des gilets jaunes dijonnais ont été jusqu’à déposer une plainte collective et interpeller le Défenseur des droits qui a ouvert une enquête. Le préfet, lui, ne manifeste aucun regret quant à cet acte extrêmement dangereux.

Les médias locaux

La presse quotidienne régionale noue presque par essence une collaboration étroite avec la préfecture et les services de police. Localement, il suffit de feuilleter au hasard le Bien Public pour se rendre compte que la plupart des « informations » vendues ont pour source les services de police. La police peut remplir des pages de faits-divers scabreux, de chiens écrasés et d’accidents de la route meurtrier.

La collaboration avec la police est donc du pain bénit pour ces journaux dont la ligne éditoriale est d’alimenter le fil d’info coûte que coûte et ainsi vendre des pages de publicité et du « temps de cerveau disponible ». On peut regretter le manque d’ambition à développer un regard critique sur l’actualité ou le peu de recoupement à propos des informations publiées, mais il n’y a au fond pas de scandale si « les sources » restent à leur place. Cette relation étroite entre policiers et journalistes peut cependant produire insidieusement une influence voire une dépendance. On sait que les services presse de la préfecture ont le numéro des rédacteurs en chefs et communiquent régulièrement avec eux. Encore une fois, rien d’exceptionnel dans cette banale collaboration entre ces services. Là où on atteint une situation abusive, c’est quand M. Sampson, sous-préfet, appelle directement les journalistes sur leur ligne personnelle pour les critiquer et leur mettre la pression : « Pourtant on vous avait bien envoyé le communiqué de presse de la préfecture ? ». Sous-entendu : « Pourquoi vous ne l’avez pas copié-collé en caricaturant le point de vue contraire plutôt que de donner une information contrastée. »
À part Gilles Dupont, qui est toujours content comme un chien avant une promenade à l’idée d’obéir à la police, la plupart des journalistes locaux sont critiques de ce genre de coup de pression. Ils l’expriment parfois ensemble, comme quand l’un des leurs est blacklisté par les services de la préfecture après avoir exprimé son point de vue sur les réseaux sociaux depuis un compte personnel.

La magistrature

En septembre 2019, l’expulsion de la CPAM, lieu de vie de plus de 80 migrants, a été effectuée la veille d’une audience au tribunal d’instance audience qui devait statuer sur le sort de la CPAM. L’affaire a fait grand bruit dans les couloirs du palais de justice. Selon des sources proches de la machine à café, des magistrat·es auraient été particulièrement « choqué·es » du passage en force de la préfecture au détriment du pouvoir judiciaire. Et le communiqué qui disait que c’était un hasard manie grossièrement la mauvaise foi. D’autant plus que le précédent de Stalingrad avait déjà montré cette volonté d’une préfecture toute puissante qui peut décider seule sans consulter les autorités judiciaires, pourtant seules compétentes sur la question.
De même, le traitement répressif des gilets jaunes à Dijon a été dans la droite ligne de ce que critique le syndicat de la Magistrature ou le Syndicat des Avocats de France. On parlera ainsi d’usage abusif de la garde-à-vue ou du délit « groupement en vue de commettre des délits ».

L’éducation nationale

Dans l’organigramme pyramidale de l’éducation nationale, le rectorat c’est un peu comme la préfecture. Il n’est donc pas étonnant de les voir travailler main dans la main. Ainsi, Sophie Carrouge, professeure du lycée le Castel, a été convoquée au rectorat concernant un article qu’elle avait publié et signé sur dijoncter.info. On apprendra plus tard que ce sont les services de la DGSI (Direction Générale du Service d’Information anciennement les renseignements généraux) qui ont contacté le rectorat pour le prévenir des agissements subversifs d’une de ses employées.

En décembre 2018, en plein soulèvement des gilets jaunes, le rectorat décide de rencontrer une délégation des élèves mobilisé·es. Alors que les professeurs attendaient un rendez-vous depuis des mois pour régler des questions syndicales le rectorat tente d’accueillir une petite délégation d’élèves pour désamorcer ce mouvement lycéen fulgurant. Le ton est donné dès le début de l’entretien : « Méfiez-vous des anarchistes des Tanneries. Ils cherchent à vous manipuler. ». Les lycéen·nes se prennent une belle leçon de morale et de comm’. Le préfet affirme de son côté que les lycéen·nes sont manipulé·es par des casseurs.

Dans l’affaire Gvantsa, la préfecture se met également pas mal de professeur.es à dos. Elle fait arrêter cette lycéenne d’origine géorgienne avant de l’incarcérer au centre de rétention administrative de Metz. Face à l’ampleur de la mobilisation que cela suscite, celle-ci est libérée. Mais dans un acte de vengeance ignoble, le jour même, la préfecture fait arrêter un autre élève du même lycée et le déporte dans la foulée. Une manœuvre des plus autoritaires pour signaler au corps enseignant que ses mobilisations ne peuvent pas être couronnées de succès.

Les écologistes

En mars 2019, le mouvement des gilets jaunes continue d’agiter les rues de France et de Dijon. Une grande manifestation est prévue depuis des mois contre le dérèglement climatique. Alors que la convergence s’amorce dans différentes villes du pays, la préfecture de Dijon interdit aux écolos de rejoindre la manifestation des gilets jaunes et l’oblige au dernier moment à changer le parcours et l’horaire du rassemblement. Ces tentatives de division seront un échec cuisant, ce jour-là de nombreux·es participant·es à la marche écolo rejoignent le rendez-vous des gilets jaunes.
Dans les semaines qui suivent, à travers l’« assemblée populaire » notamment, la question écologique sera portée de plus en plus fort par les gilets jaunes et de nombreu·ses militant·es écologistes se rapprocheront.
En août 2019, la préfecture atteint le comble de l’arbitraire dans un communiqué ubuesque qui interdit une manifestation contre le réchauffement climatique entre Chaux et Bouilland pour cause de canicule !. Il fallait oser, Bernard Schmeltz l’a fait…

Les féministes

Le collectif Nous Toutes organisait le samedi 23 novembre 2019 la marche contre les violences sexuelles et sexistes. Si la manifestation est une franche réussite [10] avec un cortège dynamique et massif, la préfecture en profite pour y dévoiler ses priorités. Le gouvernement en fait pourtant beaucoup pour afficher sa préoccupation sur la question des « violences faites aux femmes » et un député LREM sera même entr’aperçu au début de la manif. Pourtant, le parcours est refusé intégralement au prétexte que « c’est compliqué avec le marché de Noël » et le préfet somme les organisatrices de ne pas se joindre aux gilets jaunes, son obsession du moment.

Le mouvement syndical

Alors que les grèves de décembre 2019 se lancent, Bernard Schmeltz prend personnellement en charge le dossier du maintien de l’ordre à Dijon. Il va notamment mettre une pression importante sur les leaders syndicalistes. Encore une fois sa priorité est claire : il ne faut pas perturber le marché de Noël ! Pour la manif du 5 décembre, l’intersyndicale propose un premier parcours qui est refusé, puis un deuxième qui le sera lui aussi. La préfecture impose finalement son parcours qui a pour but d’éviter le centre-ville et ses commerces. Cette manif’ comme d’autres par la suite sera marquée par le gazage massif des manifestant·es et finira par provoquer la colère des organisations syndicales qui lui déclareront dans une lettre ouverte « une nouvelle fois nous avons eu à subir les procédés inadmissibles de vos services ».

Les Grésilles

Le dernière épisode de cette belle carrière dijonnaise est celui qui aura le plus contribué à la notoriété de Bernard Schmeltz.
D’après ce qu’on comprend de l’histoire des affrontements entre Tchéchènes et habitant·es des Grésilles, Schmeltz aurait été prévenu par la DCRI du règlement de compte sans pour autant qu’il prévoie d’intervenir. Après avoir laissé les Grésilles sans intervention pendant deux jours, il a ensuite fait quadriller le quartier et confiné les habitant·es.
De fait, les habitant·es des Grésilles sont nombreu·ses à l’estimer responsable des affrontements qui se sont déroulés dans leur quartier, et exigeaient sa démission dans une manifestation organisée le 20 juin.
Ultime humiliation pour Schmeltz lors des différentes perquisitions organisées à la suite de ces évènements : des centaines de policiers mobilisés, suivis par plusieurs équipes de médias nationaux, pour annoncer avoir découvert 85g de stupéfiants et un scooter...
Perquisitions et contrôles d’identité auront été les seules réponses du préfet face à la population de tout un quartier mettant en cause ses compétences et ses intérêts.
Son nom restera associé à ces évènements, qui montrent qu’il est aussi incompétent pour protéger les dijonnais·es qu’il est zelé pour les réprimer.

Conclusion

Ce tour d’horizon nous montre à quel point le préfet a agi dans un mélange d’autoritarisme et de mépris qui n’est pas sans rappeler le style jupitérien du président Macron. La situation est telle que beaucoup d’élus de la mairie de Dijon mais également certains de LREM ont critiqué ouvertement cette forme de pouvoir ultra verticale. Ce mélange d’arrogance et d’agressivité isole de plus en plus la préfecture qui tente de se rassurer en stigmatisant la contestation et en accusant quiconque ne lui obéit pas au doigt et à l’œil d’être un anarchiste ou un casseur. Cette méthode est bien connue et face aux montées des mouvements de protestation, elle ne servira pas longtemps à masquer les racines du problème.

Enfermé dans sa posture prétentieuse et hautaine, ce pompier pyromane n’a cessé d’alimenter la colère de la population. Une colère qui semble venir d’horizons bien différents et qui pourrait bien être le point de départ d’alliances improbables. De quoi donner, espérons-le, du fil a retordre à son successeur, l’actuel préfet du Pas-de-Calais Fabien Sudry...



Notes

[1Service d’Action Civique, police parallèle au service du général de Gaulle de 1960 à 1981.

[2Un mouvement s’opposant à une réforme des universités françaises devient très conflictuel. Après deux jours de violents affrontements partout en France, les étudiants se replient dans les lycées et universités. À Paris la Sorbonne est occupée et sert de refuge aux manifestant·es. Le soir du 5 décembre, les CRS ont pour ordre d’en expulser les occupant·es et les voltigeurs sont mobilisés pour nettoyer les rues aux alentours. C’est cette nuit-là que trois d’entre eux tabassent à mort Malik Oussekine dans un hall d’immeuble.

[3Brigades de Répression de l’Action Violente Motorisées.

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